Coronavirus – Existe-t-il un risque de contamination des réseaux d’eau publics ?

Préservation des eaux potables, une vigilance continue.

Selon les informations publiées le 19 mars 2020 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « il n’existe aucun élément indiquant que le Covid-19 survit dans l’eau potable ou les canalisations ».
Ces conclusions se fondent sur l’étude de virus semblables appartenant à la famille des coronavirus, dont la fragilité au chlore est avérée.

Contamination de l'eau

Une psychose est cependant née à partir d’une communication maladroite de la mairie de Rédange (Moselle), largement relayée sur les réseaux sociaux et qui a pu inquiéter certains internautes. 
Ce message invitait les habitants à faire bouillir l’eau du robinet avant de la consommer, et laissait entendre que cette mesure était liée à l’épidémie actuelle de coronavirus.

Or, s’il existait bien localement un risque de turbidité (eau trouble) lié à des pluies abondantes, la mairie a depuis affirmé qu’il n’existait aucune crainte de propagation du coronavirus par l’eau courante.

Coronavirus et eau potable : analyse des sources officielles OMS et ARS

L’OMS rappelle que la présence du Covid-19 dans les ressources d’eaux destinées à la consommation humaine est très peu probable : le virus se transmet par voie interhumaine, par l’intermédiaire de gouttelettes (toux, éternuements, mains souillées par les gouttelettes).

Les informations communiquées par les experts sanitaires indiquent que le Covid-19 ne montre pas de résistance particulière aux traitements habituels de l’eau potable.

Rappelons qu’en France, l’eau est traitée à plusieurs reprises avant d’arriver dans les foyers, par ozonation (ultra-violets) et par chloration.

Le petit cycle de l'eau

Les connaissances scientifiques et épidémiologiques actuelles ne font par ailleurs état d’aucun cas de contamination en lien avec l’eau potable. De nombreux usagers ont pu constater une augmentation du taux de chlore dans les réseaux de distribution. Dès le début du confinement le 17 mars, l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est a en effet adressé des recommandations en ce sens aux différents établissements de distribution d’eau potable de la région.

Les recommandations de l’ARS visent avant tout à garantir une eau de bonne qualité microbiologique et à maintenir une teneur en chlore suffisante en tous points d’utilisation.

Elles ont également l’avantage de prévenir d’autres formes de contamination, à l’heure où tous les professionnels de santé du pays sont déjà fortement mobilisés autour de la crise du coronavirus. Nous pensons à eux et en profitons pour les remercier chaleureusement.

Recommandations concernant les taux de chloration en eau de consommation.

L’ARS recommande actuellement un taux de chloration compris entre 0,3 et 0,5 mg/L en sortie de station, ce qui se traduit par une concentration de 0,1 à 0,2 mg/L pour l’usager. Or, le goût du chlore devient perceptible à partir de 0,1 mg/L.

Verre d'eau

Il existe cependant des techniques simples pour l’éliminer le goût du chlore dans l’eau de consommation. La première recommandation consiste à laisser reposer l’eau dans une carafe pendant 1 à 2 heures, le temps que les gaz de chlore d’échappent. Si vous choisissez de placer votre eau au réfrigérateur, il est conseillé de couvrir votre carafe ou d’utiliser une bouteille fermée pour que l’eau ne prenne pas le goût des aliments qui l’entourent.

Dans le cadre d’une utilisation directe, vous pouvez également opter pour l’installation d’un filtre à charbon actif à l’arrivée d’eau générale.